Les liens entre risques technologiques et santé
Toutes les technologies comportent des risques
Le risque zéro n’existe pas. Afin de réduire ces risques, il faut compter sur le respect des réglementations, mais aussi sur les comportements civiques des producteurs de déchets.
Il faut rappeler en permanence les implications de gestes maladroits ou irresponsables.
Jeter des seringues ou des matériaux coupants, des piles électriques, des médicaments, des produits toxiques ou radioactifs dans les déchets augmente les risques sanitaires dans la société.
Des dispositions technologiques sont prises pour réduire ces risques, telles que :
- La mécanisation de certaines opérations dans les centres de tri afin de réduire les blessures et les risques pathologiques chez les ouvriers.
- La gestion de l’épandage de composts pour éviter la pollution des sols.
- L’installation d’équipements pour assurer la sécurité industrielle afin d’éviter le risque d’explosion de gaz, ou la dispersion de dioxines dans l’atmosphère qui se retrouveraient dans la chaîne alimentaire.
Faire une analyse complète de ce sujet en quelques lignes est impossible. Notre démarche consiste à rappeler que les problèmes de sécurité sanitaire doivent être traités sans complaisance, et sans orgueil. Il faut aussi se souvenir que ni la terre, ni le ciel ne peuvent continuer à être des poubelles, et que par ailleurs la santé publique ne peut être sacrifiée pour des motifs économiques.
Les chapitres qui suivent concernent les effets sanitaires de la pollution environnementale liée à la problématique « traitement des déchets » ainsi qu’à une exposition aux mêmes polluants produits en milieu industriel, basée sur des renseignements issus d’Institutions reconnues pour leur sérieux. Cependant, nul n’est à l’abri d’erreurs que nous vous prions de bien vouloir nous signaler.
Les facteurs de risques, les voies d’exposition, les relations entre exposition et effets sanitaires sont très divers et complexes. Les composés toxiques et les agents pathogènes ont un impact sur les milieux et les organismes.
Ce qui peut être mis en avant :
Les effets sur les milieux sont particulièrement mal connus (sol, eau et sédiments). Certains indicateurs existent, mais restent indicatifs et ne sont pas toujours reconnus de manière consensuelle. Cependant, il est possible de mettre en avant que l’effet écotoxique de diverses substances est le résultat, d’une part :
. De l’aptitude de matières inertes ou vivantes de se transférer par le biais des milieux de la nature (air, eau, sol) aux êtres vivants, et d’autre part,
. Des propriétés des organismes à résister à une intrusion par des éléments étrangers à leur constitution, et de leur capacité de les cumuler ou les éliminer.
. Des temps d’expositions,
. Des doses limites admissibles ou maximales supportables par les caractéristiques intrinsèques des produits,
Au XVIème siècle l’Alchimiste Paracelse s’était déjà exprimé sur le sujet en ces termes :
«Tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison »
Le passage de la fonction d’oligo-élément indispensable à la vie (végétale, animale et humaine) à celle d’élément toxique dépend de sa composition, de sa concentration et du milieu dans lequel il se trouve.
La fertilisation par des quantités mesurées d’engrais est utile aux cultures. L’épandage à outrance de produits azotés et phosphatés a conduit à l’eutrophisation des rivières et à des modifications des éco systèmes aquatiques, avec pour conséquence une prolifération d’algues et l’asphyxie de certaines espèces de poissons.
Le caractère non renouvelable des sols à échéance des générations humaines fait qu’ils constituent un patrimoine dont la gestion durable doit devenir un objectif majeur.
Durant le dernier siècle, la production alimentaire végétale a été une préoccupation qui a conduit à l’intensification des pratiques agricoles, et à l’oubli des fonctions pédoclimatiques et biologiques des sols.
Ils ont une influence directe sur la qualité de l’air en tant que puits et sources de carbone, et lieux de dénitrification. Les relations sont encore plus directes entre les sols et l’eau. Le ruissellement et l’infiltration entraînent des polluants qui altèrent la qualité chimique et biologique des eaux superficielles et souterraines. Les sols sont un énorme bioréacteur qui assure la décomposition et la transformation des produits chimiques et biologiques, mais leurs capacités de traitement ne sont pas illimitées. Leurs fonctions écologiques sont liées à la biodiversité, aux réactions avec le paysage et les écosystèmes terrestres.
La notion de qualité de la terre va au-delà de la notion de fertilité chimique, biologique ou physique.
Il est important de se préoccuper des dégradations lentes mais irréversibles des sols qui sont récepteurs de pluies acides, polluants organiques ou minéraux, et depuis longtemps supports d’épuration de déchets variés : lisiers, boues, composts…
Il est donc devenu important d’éviter de dépasser les charges critiques de polluants dans les limites de leur pouvoir épurateur, afin d’éviter la dégradation de leur qualité.
La présence de micro polluants (pesticides, PCB, ETM, HAP…) dans les sols peut poser un risque environnemental majeur. Ces produits peuvent provoquer des effets toxiques sur les êtres vivants : micro-organismes, végétaux, animaux et l’homme. Toutefois, cette toxicité n’est pas seulement fonction de la concentration dans le sol, mais également de la spéciation (la forme sous laquelle ils se trouvent). C’est une connaissance de la spéciation qui permet d’évaluer le risque de transfert dans les plantes et les organismes vivants.
Le sol est considéré comme pollué lorsque la teneur d’un élément est significativement supérieure à la concentration naturelle du sol. Cette concentration naturelle également appelée fond pédogéochimique, correspond à la concentration, trace ou majeur, résultant d’une évolution naturelle ou géologique ou pédologique (du sol) en dehors de toute action anthropique. Localement un sol n’est pas pollué s’il présente des anomalies géochimiques naturelles.
En ce qui concerne les polluants organiques, les teneurs naturelles sont faibles hormis dans des sites particuliers (goudronnés, incendiés…). Bien entendu, les teneurs naturelles des molécules synthétiques devraient être nulles.
Dans toutes les techniques de traitement des déchets il faut être attentif au contrôle des mêmes risques sanitaires produits par :
. Des micros polluants organiques et composés volatiles organiques (COV), et des hydrocarbures aromatiques cycliques (HAP)
. Des gaz chimiques (NH3, CO, CO2, NO2, H2S, SO2, HCL),
. Des éléments traces métalliques (ETM),
. Des poussières.
A cela, il faut ajouter les agents pathogènes lorsqu’il s’agit de procédés biologiques.
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