Destruction des abeilles par les pesticides
Raisons diverses de surmortalité
Utilisation du chlorodécone aux Antilles
Le PCB
Les pesticides, insecticides, herbicides et fongicides
Des produits chimiques sont indispensables pour éviter les famines, maîtriser les épidémies, protéger la production alimentaire et augmenter la productivité de celle-ci, mais l’utilisation abusive de ces produits porte inévitablement atteinte à la santé publique.
avion de traitement par pulvérisation
Les pesticides agricoles les plus connus sont : le Limidaclopride avec le Gaucho, le Fipronil avec le Régent, le Clothianidine avec le Poncho, et le Thiametoxam avec le Cruiser. Les herbicides et les pesticides peuvent réduire la disponibilité de plantes et fleurs sauvages, indispensables à la nourriture des pollinisateurs, surtout à l’état « larvaire». Ces produits et les semences enrobées avec des insecticides ou des fongicides, peuvent affecter le sens de la direction, de la mémoire et le métabolisme des abeilles. Les études en laboratoire montrent que certains insecticides et fongicides combinés sont 1.000 fois plus toxiques pour les abeilles, qui sont mortellement empoisonnées.
Evolution des tonnages de pesticides et des surfaces cultivées.
La consommation de pesticides est stable depuis 2009, après avoir baissé de 2/3 depuis 2001. cette situation peut s'expliquer par l'instabilité des marchés, l'évolution du prix des intrants, la pression parasitaire ou les pratiques culturales. D'autres indicateurs que le tonnage ont été mis en place récemment : le nombre de doses unité (nodu) et l'indice de fréquence de traitement (IFT). La tendance pour le Nodu est à la hausse depuis 2008 ; l'évoltuion du nombre total moyen de traitements entre 2006 et 2011 ne relève pas de différence significative pour les régions pour lesquelles cette analyse peut être effectuée.
La destruction des abeilles par les pesticides
Les pesticides sont principalement mais pas exclusivement mis en cause dans la destruction des abeilles.
Nous ne pouvons en conséquence qu’évoquer ce problème très sérieux, dans sa globalité.
Abeilles
Une prise de conscience
La majorité des fruits, des légumes et des végétaux qui se régénèrent par leurs graines dépendent du processus de pollinisation. Un grand nombre de ces services de pollinisation sont rendus par des insectes volants, principalement par les abeilles, et cela au niveau mondial.
La FAO (Food and Agricultural Organisation des U.N) estime que sur la centaine de variétés de cultures qui font 90% de la ressource nutritionnelle dans le monde, 71 % dépendent de la pollinisation.
Uniquement en Europe, environ 4000 variétés végétales n’existent que grâce à l’activité des abeilles. D’où l’importance de la préservation des éco-systèmes de ces insectes, qui sont malheureusement en déclin.
Il a été constaté que le nombre de colonies d’abeilles a chuté depuis le milieu des années 1960. Le phénomène s’est accéléré en Europe depuis 1998, particulièrement en Belgique, en France, en Italie, aux Pays-Bas, en Espagne et au Royaume-Uni.
En Amérique du Nord, les pertes ont été plus importantes à partir de 2004, et il n’y a jamais eu aussi peu de pollinisateurs qu’actuellement.
Le syndrome a également frappé la Chine, le Japon et en Afrique, le long du Nil.
Parmi les 20 000 espèces de variétés d’abeilles existantes, la plus mondialement connue est l’APIS MELLIFERA qui produit miel, gelé royale, et cire, et sont les pollinisateurs les plus importants pour les monocultures. Sans leur coopération certaines productions végétales accuseraient une réduction de rendement de 90%.
Raisons diverses des surmortalité
L'évolution des conditions de vie des abeilles domestiques et sauvages est étroitement liée aux agro-systèmes où elles vivent et dont elles subissent les pressions : régression et dégradation des espaces naturels et semi naturels, diminution des surfaces en légumineuses, expansion de la culture du maïs (qui ne produit pas de nectar), et baisse de 70% des variétés de fleurs sauvages essentielles à leur existence depuis 1980.
Si aucune mesure de conservation sérieuse n’est prise, plus de 20 000 espèces de plantes à fleurs pourraient disparaître ces prochaines décennies.
Les pollinisateurs comptent aussi de nombreux ennemis comme les bactéries, les virus, et le Varroa un acarien d’origine asiatique qui se nourrit de la larve, de la nymphe et suce l’hémolymphe de l’abeille. D’autres parasites s’attaquent directement aux nids. C’est le cas du petit coléoptère des ruches qui forme des tunnels dans les rayons de cire pour y ingérer les protéines nécessaires à son développement. Il laisse aussi des excréments dans les rayons qui font fermenter le miel et le rendent impropre à la consommation. **
Un prédateur fatal aux abeilles Vespa velutina est parvenu de Chine en France par le biais des transports maritimes. Sa caractéristique est de s'attaquer aux ouvrières des ruches, notamment des espèces Apis mellifera et une espèce proche l’Apis cerana (espèces française). Selon les observations, ce frelon tueur se positionne en vol stationnaire à l'entrée des ruches, attaque les abeilles chargées de pollen pour les tuer en leur coupant la tête avec ses mandibules puissantes et entrainées. Une dizaine de frelons suffisent à condamner une ruche par leur inégalable ténacité... Il parviendrait même à entrer dans les ruches pour dévorer le couvain ce qui pousse à la ruine nombre d'apiculteurs, déjà secoués par la surmortalité de leur cheptel due aux insecticides.
nid de frelons asiatiques
Il construit un volumineux nid de papier mâché, de cellulose composé de plusieurs galettes de cellules entourées d’une enveloppe faite de larges écailles de papier, striées de beige et de brun. L’orifice de sortie est latéral alors qu’il est basal chez le Frelon d’Europe. Lorsqu’il est installé dans un espace bien dégagé, le nid du Frelon asiatique est sphérique quand sa taille ne dépasse pas 60 cm de diamètre. Mais il peut devenir ovalaire et atteindre jusqu’à 1 m de haut et 80 cm de diamètre quand il est fixé, comme c’est souvent le cas, à plus de 15 m de haut dans un grand arbre (Villemant et al. 2006). Le Frelon asiatique nidifie parfois dans un bâtiment ouvert ou dans un creux de muraille, beaucoup plus rarement dans une cavité du sol. Lorsqu’il façonne son nid dans la frondaison d’un grand arbre, la présence de la colonie n’est décelable que par le va-et-vient des ouvrières dans le feuillage, car le vol du frelon asiatique est beaucoup plus discret que celui du Frelon d’Europe. On ne découvre souvent les nids de Vespa velutina qu’en hiver, lorsque les arbres ont perdu leurs feuilles.
* Source principale de documentation:”UNEP Emerging issues : Global honey disorders and other threats to insect pollinators.
** Abeille mellifère : maladies, parasites et autres ennemis » Coineau Y, Fernandez N , 2007, et le
Rapport du groupe de travail sur les affaiblissements, effondrements, et mortalités des colonies d’abeilles de l’AFFSA.
Utilisation du chlorodécone aux Antilles
Source d'information : "Les dangers d’une mauvaise gestion des sols : La pollution des bananeraies par des organochlorés aux Antilles",( publication INRA-CIRAD)
Aux Antilles, les bananeraies ont généralement fait l’objet de monocultures intensives.
Bananeraie traditionnelle en Martinique, n'utilisant pas de pesticides mais les propriétés antiparasitaires des impatiens (source INRA)
- Pour lutter contre le charançon du bananier Cosmopolites sordidus, des insecticides organochlorés ont été utilisés en abondance.
Dans un premier temps, et jusque dans les années 60 à 70 de la dieldrine et du βHCH (hexachlorocyclohexane) ont été utilisés. Ces molécules sont en fin de lessivage et de dégradation.
- Entre 1972 à 1993 un autre insecticide a été utilisé, le chlorodécone. Ce produit a depuis sérieusement contaminé les sols et l’eau. Si les premières contaminations des eaux et des sols ont été mises en évidence dès 1977, c’est l’analyse systématique de la qualité des eaux, captées pour la consommation qui a permis de constater une forte contamination par le chlorodécone, à partir de 1999.
Le professeur Belpomme (cancérologue, Président de l’Artac) estime que le niveau élevéde cancers en Martinique est dû à cette situation.
La liste des problèmes sanitaires attribuables au chlordécone s'alourdit à mesure que progressent les travaux de surveillance de la population de la Martinique et de la Guadeloupe. Outre un impact sur le foie et le système nerveux, un ralentissement du développement du foetus et du nourrisson, il est désormais prouvé qu'il augmente le risque de naissance prématurée, révèle une étude française. Aujourd'hui, la contamination humaine se fait essentiellement à travers l'alimentation : légumes racines, melons, concombres, poissons et crustacés.
Etat des lieux
Une cartographie a été développée pour la Guadeloupe et la Martinique afin de définir les servitudes dans les zones contaminées où la production de légume doit être restreinte.
La surface des sols potentiellement pollués par la chlordécone aux Antilles est importante (près de 11 400 hectares). Suite aux détections de la contamination de plantes alimentaires dont on consomme les organes souterrains (radis, patates douces…), des arrêtés préfectoraux ont subordonné la mise en culture de ces plantes à une analyse de sols.
Si les sols sont contaminés, la commercialisation de ces productions n’est autorisée qu’à la condition que l’analyse de la récolte soit « négative ».
L’INRA a mis en œuvre avec le CIRAD en 2003 une étude-diagnostic concernant le chlorodécone en Guadeloupe et en Martinique, qui a permis de clarifier la situation :
Le diagnostic actuel est que les sols sont contaminés pour plusieurs siècles.
. En l’état des connaissances sur les« légumes racines » étudiés, il n’existe pas d’espoir d’un traitement par phytoremédiation.
Cependant, la lutte biologique semble une piste à explorer. Les fourmis myrmicinesTetramo-rium guinense et Pheidole megacephala ont contribué au succès de la lutte contre les charançons dans les plantations de bananiers plantains à Cuba.
. Les bases de tiges de plantes herbacées sont contaminées. Par contre, les fruits d’arbres ligneux sont indemnes (bananes).
La voie de contact n’est donc pas l’unique voie de contamination des végétaux par la
molécule de chlorodécone. La diffusion peut s’exercer via les systèmes racinaires, et contaminer des organes aériens, apparemment d’autant plus fortement que ceux-ci seront proches du sol et longs à se former.
. Le stockage dans les sols s’est fait au prorata des apports passés de la substance. 95% de la contamination se retrouve sur 10 cm de profondeur en bananeraies pérennes. Ailleurs, le produit a été incorporé en profondeur par les labours.
Heureusement, la contamination des sols est limitée aux exploitations bananières intensives de la période d’utilisation de la chlorodécone. Il n’y a pas ou très peu de contamination entre les parcelles, ni de transferts superficiels à l’intérieur d’une même parcelle.
. Le décapage superficiel est vain, sauf sous quelques bananeraies pérennes. La biodégradation naturelle, probable pour le βHCH, semble inopérante pour la chlorodécone. Il faudra attendre son lessivage par les eaux de drainage, très lent, et définir des systèmes de culture non alimentaires pour les sols les plus contaminés.
Gestion du risque
Par principe de précaution, des arrêtés préfectoraux visant à limiter le risque de contamination des productions, ont été pris dès 2003. L’avancée des connaissances sur le risque pour la santé humaine, en tenant compte du régime alimentaire des populations, a été traduite par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) en limites maximales provisoires de résidus (LMP) dans les aliments. En deçà de ces limites, qualifiées de provisoires au sens où elles sont assorties de coefficients de sécurité drastiques, il n’y a pas de risque pour la santé humaine. Les travaux de l’INRA et du CIRAD ont pu mettre au regard de ces LMP des aliments végétaux, des limites de contamination des sols (LMsol) en deçà desquelles on peut récolter des végétaux ne dépassant pas les LMP. Dès lors, un outil de gestion du risque a pu être proposé. Il pourrait permettre de ne maintenir l’obligation d’analyse des récoltes que sur les sols contaminés au-delà des LMsol. Selon cette démarche, les sols demeurant fortement contaminés (impropres aux cultures de « légumes racines » représentent en Guadeloupe 5200 ha (11% de la surface agricole utile) et en Martinique 6200 ha (19% de la surface agricole utile).
Pistes proposées pour la valorisation des zones contaminées
- Sols peu contaminés :
- Le développement de référentiels d’aide à la décision établis par plante récolté, uniquement à organe aérien, par type de sol, et par type d’exploitation.
C’est la constitution d’une échelle de valeur permettant la comparaison d’analyses sur des plantes récoltées, par rapport à des normes pré établies ayant une correspondance de risques : élevé à négligeable.
- Des sols moyennement contaminés, uniquement en surface (peu d’espoir pour des légumes à racines : radis, pommes de terre douce...)
- Le décapage localisé pour des cultures « en créneau de temps ».
Martinique
risque rouge : très élevé à gris : insignifiant
Cartes de risque de contamination des sols aux Antilles
- Dans les sols fortement contaminés :
- Introduction de productions non alimentaires destinées à la production de bioénergies biocarburants, biomasse combustible, cultures florales, bois d’œuvre…
- Mais aussi, dans les cours d'eau contaminés :
Application des arrêtés préfectoraux de 2005, interdisant la pêche en rivière dans le sud de la Basse-Terre.
La pollution sera malheureusement présente pour plusieurs siècles. La capacité d’accumulation de chlordécone dans les poissons et mollusques littoraux et de rivière, et surtout des crustacés de rivière, est très élevée. Il peut atteindre l’ordre de grandeur du mg/kg PF (S. Lemoine & D. Monti, UAG, communication personnelle). Par ailleurs, cette pollution touche les élevages de Macrobrachium rozenbergi, alors même que leur nourriture solide est indemne de chlorodécone. L’entrée métabolique se fait par la respiration branchiale de l’oxygène dissout dans de l’eau. Ce mécanisme suffit à contaminer les crustacés, mais reste inférieure à la LMR de 50 μg/kg PF selon les résultats DCCRF).
Des programmes de recherches ont été proposés pour améliorer la situation :
- Pour les sols
• Etude de la dynamique de la molécule dans les différents sols
• Veille sur la décontamination et/ou séquestration de la molécule dans le sol.
- Pour les plantes
• Un état des lieux exhaustif.
• Etudes des mécanismes de transferts entre le sol et plante.
• Une veille sur la recherche de plantes potentiellement extractrices (phytorestauration).
Le constat est fait qu’aucune des plantes à racines testées : radis, navet, patate douce et igname (grosse Caille), ne montre une affinité pour la chlorodecone supérieure à celle du sol. En conséquence elles ne peuvent être candidates à une phyto-remédiation. La substitution massique maximale serait aussi lente que l’action de lessivage par les eaux de drainage.
- Pour les systèmes de production et sur les ménages
• La contamination des produits animaux.
• L’impact du niveau de contamination du sol sur les filières de production antillaises.
• La contamination des produits transformés.
- Pour la valorisation des sols
• Les conditions agronomiques et socioéconomiques d’émergence de nouvelles filières.
• L’appui au changement et à l’évolution de l’agriculture aux Antilles.
L’Importance d’une saine gestion des sols n’est plus à démontrer !
Pour plus d’informations :
Réf (1) Centre for Atmospheric Science, Université de Cambridge
2) Ozone, effet de serre, quel rapport ? Réseau action climat France.
(3) Citepa, http://www.citepa.org/http://www.citepa.org/pollution/sources.htm
(4) La qualité de l’air en Europe, Citeair, http://www.airqualitynow.eu/index.php
(5) http://www.developpement-durable.gouv.fr/L-essentiel.html
(6) http://www.esa.int/esaEO/SEM563AATME_index_1.html#subhead1
(7) http://www.maxisciences.com/pollution/mexico-ville-la-plus-polluee-du-monde_pic 762.html
POLLUTION PAR PCB
Toute pollution qui porte atteinte à la santé publique et à l’environnement est inacceptable. Nous évoquons, en citant un exemple, les conséquences dramatiques que peut provoquer un DIS largué dans la nature. Il ne nous appartient pas de prendre partie dans cette affaire, c’est à la justice de déterminer les responsabilités, mais pour des citoyens responsables le cas suscite bien des interrogations :
A quoi servent les multiples organismes de contrôle : CHSCT, CLIS, DREAL…si on doit en arriver là ? Le drame est qu’une pollution puisse arriver d’une usine qui a pour vocation de traiter les déchets industriels contenant des polychlorobiphényles (PCB), fameux cocktail de 209 composés aromatiques organochlorés connu sous le nom de pyralènes, autrefois utilisés dans les transformateurs comme isolants et interdits en France depuis 1987.
Les PCB sont toxiques, écotoxiques et reprotoxiques (y compris à faible dose en tant que perturbateurs endocriniens), ubiquitaires et persistants. Très liposolubles, ils font partie des contaminants bio-accumulables fréquemment trouvés dans les tissus gras chez l’humain (notamment dans le lait maternel). Ils sont classés comme «cancérogènes probables » pour les cancers hépatobiliaires (cancer du foie), et le PCB 126 cancérogène certain. Les PCB sont rejetés dans l’air et, sous l’effet du vent et de la pluie, retombent au sol et dans les cours d’eau où par ingestion les animaux et les poissons sont contaminés. L’alimentation est donc la première source d’exposition. Par la consommation de ces produits la chaîne alimentaire humaine est bouclée avec des conséquences sanitaires insoupçonnées et traitresses.
Le cas de l’usine APROCHIM (filiale du groupe Chimirec, groupe international) située à Grez-en-Bouère en sud Mayenne est l’exemple dramatique des méfaits de la pollution chimique par les PCB. Installée depuis 1988, il aura fallu attendre les années 2000 pour que l’on constate les premières anomalies dans le sang des salariés, et encore onze années de plus pour découvrir la pollution environnementale autour de l’usine. Aprochim avait reçu, en 2006, un trophée distinguant les technologies propres, attribué par l'Ademe et remis par la ministre de l'écologie de l'époque. En mai 2012, Chimirec va devoir affronter une autre tempête : un procès pour un trafic qui a consisté à diluer pendant des années à Grez-en-Bouère des huiles contaminées aux PCB avec d'autres qui ne l'étaient pas. Ce qui répondait de façon radicale à la difficulté de décontaminer (Le Monde).
Les riverains sont légitimement en colère, d’autant plus qu’il semblerait que les autorités ont tout fait pour minimiser les faits ! Autour de l’usine, les élevages ont été abattus les uns après les autres. Un premier troupeau l’a été en juin, un deuxième en octobre, et trois autres en novembre. Bientôt, il ne restera plus d’élevages autour de l’usine. Les sols sont pollués, et pour combien de temps ?
Ces abattages nous rappellent l’anéantissement du cheptel autour de l’incinérateur de Gilly sur Isère pour motif de diffusion de dioxines.
Autre fait marquant, en 2008 à Grez-en-Bouère, Stéphane Picrouillère avait déposé une plainte auprès du procureur de Laval. Elle avait été classée sans suite, sans même qu'il reçoive de réponse. L’Association « Terre et vie d'Anjou » lui a présenté un avocat d'Angers, auprès de qui relancer son dossier. Ce dernier en est à cinq plaintes, "cinq victimes des pollutions", qui ont été déposées auprès d'un juge d'instruction (Le Monde). Devant la gravité de la situation, l’Agence Régionale de Santé a accepté que des prises de sang soient effectuées sur des habitants, ou personnes exerçant dans un rayon de 500 mètres de l’usine avant la fin de l’année. Il faut savoir qu’on a trouvé des PCB dans des œufs dans des proportions alarmantes jusqu’à 22 fois la norme, ce qui présente un grand danger pour la population qui vit en autoconsommation dans un rayon de quelques kilomètres. On ne s’étonnera pas que la population n’ait plus confiance dans les élus et les services de l’état…
Nous jugeons utiles de reproduire (Le Parisien) quelques avis exprimés lors de cette affaire par :
◦ L'avocat spécialiste de l'environnement, Arnaud Gossement : « La police de l'environnement est éclatée en plusieurs corps de fonctionnaires qui manquent de moyens, Il y a 500 000 installations classées en France mais seulement 1 300 inspecteurs pour les vérifier, ce qui aboutit à un contrôle tous les dix ans en moyenne. ».
◦ Le coordinateur du réseau « risques industriels » de « France Nature Environnement » Marc Senant précise : « Non seulement il n'y a pas assez d'inspecteurs pour dresser les PV, mais les amendes ne sont pas assez dissuasives pour les pollueurs. Autre difficulté, la recherche de preuves : Comment faire pour retrouver parmi une dizaine d'usines la source exacte de la pollution d'une portion de fleuve par des PCB ? »
Par ailleurs,
◦ L'association Robin des Bois a porté plainte pour délit de pollution des eaux douces et de mer par les PCB auprès de quatorze tribunaux. Cinq ont déjà « classé l'affaire sans suite, faute de responsable clairement identifié ».
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