Interdit depuis le 1er janvier 2013 pour les contenants alimentaires de denrées destinées aux enfants de moins de 3 ans, le « bisphénol A » le sera pour tous les contenants alimentaires à partir du 1er janvier 2015.
Les professionnels devront inventer de nouvelles manières de fabriquer des boites de conserve.
Le « bisphénol A » est un composé chimique, fabriqué artificiellement et utilisé pour la fabrication de certains plastiques : les « polycarbonates », qui servent à la confection de bouteilles recyclables, de vaisselles, de conteneurs de stockage. Ce composé peut également être présent dans une gamme variée d’ustensiles de cuisine : Blender (mixer), boites hermétiques micro-ondes, cuves d’autocuiseur, douilles de pâtisserie, pichets, bacs de réfrigérateur.
Le « bisphénol A » est également utilisé avec des « résines époxy » comme revêtement intérieur de boites de conserves et de cannettes.
De ce fait, on peut le retrouver comme contaminant de denrées.
Les aliments et l'eau sont les principales voies d'expositions de l'homme par voie orale, via la migration de ce composé : la moitié provenant des produits conditionnés en boîte de conserve, et environ 20 % de certains aliments d’origine animale (viandes, abats, charcuteries et produits de la mer). Il est également utilisé pour d’autres usages, par exemple pour fabriquer le papier de certains tickets de caisse.
Dans un rapport publié 2013, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) mettait en évidence des situations à risquespour l’enfant à naître liées à une exposition au « bisphénol A » pendant la grossesse (avec un niveau de confiance modéré au regard des connaissances actuelles).
Par ailleurs, les travaux ont également conduit à identifier d’autres situations d’exposition, notamment liées à la manipulation de papiers thermiques (tickets de caisse, reçus de cartes bancaires …), en particulier dans un cadre professionnel.
Le 17 janvier 2014, l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments AESA a rendu public son projet de réévaluation des risques sur le « BPA », dans le cadre d’une consultation publique qui s’est achevé le 13 mars 2014.
Dans son projet d’avis, l’agence a considéré que l’exposition au « BPA » est susceptible d’avoir des effets défavorables sur les reins et le foie, ainsi que des effets sur la glande mammaire.
Évolutions de la réglementation
juin 2010 : l’interdiction du bisphénol A pour la fabrication des biberons votée en France.
mars 2011 : l’interdiction est étendue à toute l’Europe.
septembre 2011 : l’Anses recommande une réduction des expositions des populations les plus sensibles (enfants en bas âge, femmes enceintes ou allaitantes). L’Agence a en effet conclu à l’existence d’effets « avérés » chez l’animal (sur la reproduction, la glande mammaire, le métabolisme, le cerveau et le comportement), et d’effets « suspectés » chez l’homme (reproduction, métabolisme, pathologies cardiovasculaires).
24 décembre 2012 : Le Parlement vote l’interdiction du « bisphénol A » pour tous les conditionnements d’aliments destinés aux nourrissons et enfants en bas âge à partir du 1er janvier 2013.
Au 1er janvier 2015 l’interdiction est étendue à tous les contenants alimentaires. Plus précisément la loi prévoit "la suspension de la fabrication, de l’importation, de l’exportation, et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A"
Concernant les alternatives au BPA, à ce jour il n’a été trouvé aucun substitut idéal et l’Anses recommande une certaine prudence, avec la mise en place d’études de toxicité avant tout usage.
D’après l’Institut National de Recherche Scientifique (INRS) le risque provient :
o Du réchauffage des produits au four à micro-ondes dans des contenants réutilisables
susceptibles de contenir du bisphénol A ou la cuisson dans des appareils où les aliments sont en contact avec du polycarbonate (cuit-vapeur,…).
o De la consommation de produits conditionnés en boites de conserves susceptibles de contenir du « bisphénol A » (et également le réchauffage d'aliments directement dans de telles boites de conserves),
o De l’usage alimentaire d’ustensiles ou de contenants ne portant pas un marquage permettant d’exclure la présence de polycarbonate (1 à 6, voir logo dessous) et plus particulièrement :
o Du stockage prolongé de denrées alimentaires dans de tels contenants
o De l’utilisation de contenants abimés (rayés, usés…)
Reconnaître un ustensile en polycarbonate
A ce jour, le marquage des plastiques alimentaires n’est pas obligatoire même s’il est couramment pratiqué par les fabricants. Le pictogramme dans lequel sont inscrits les chiffres 1 à 6 permet de savoir que le matériau n’est pas du polycarbonate. Lorsque celui-ci présente le chiffre 7 cela correspond à une large gamme «d’autres plastiques », sauf s’il porte en dessous le sigle PC qui indique qu’il s’agit de PolyCarbonate (voir représentation ci-dessous).
Sans marquage spécifique, le polycarbonate est un matériau difficilement reconnaissable d’autres matières plastiques rigides sans risque d’erreurs
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.