Sept. 2014
Art et incinération.
Voilà qui n'est pas banal. L'architecte autrichien F. Hundertwasser, bien connu pour la fameuse maison qu'il a construite à Vienne, s'est aussi intéressé aux bâtiments industriels. Et voilà ce que cela donne : un incinérateur de déchets d'ordures ménagères transformé en œuvre d'art ! Ce n'est pas banal.
On ne sait pas si habillé ainsi, il est moins polluant !
Taux de valorisation énergétique des déchets municipaux des pays européens
(cliquer sur le schéma pour l'agrandir. Revenir au document par la flèche retour du navigateur)
28/12/2011
L'incinération, toujours des dérapages...
LA REPUBLIQUE DES PYRENEES
http://www.larepubliquedespyrenees.fr/
L'incinérateur de Lescar inquiète les éboueurs de l'agglo paloise
Deux incidents se sont produits à l'incinérateur de Lescar exploité par la société Novergie prestataire pour Béarn Environnement, délégataire du Syndicat Mixte de Traitement des Déchets (SMTD) pour la gestion du site de l’agglomération paloise.
C'est une lettre anonyme, accompagnée d'une vidéo, reçue fin août par Martine Lignières-Cassou et Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Ecologie, qui a donné l'alerte.
Des résidus brûlés ont été balancés dans la fosse de l’incinérateur en milieu confiné. Le produit ? Des Refiom : Des résidus de fumée qui bouchaient le filtre et qui contiennent des métaux lourds toxiques : plomb, mercure, arsenic, cuivre, zinc.... Ce type de bourrage est classique.
Selon les agents, les résidus sont d'habitude évacués par camions pour être enfouis sous du béton. Sauf que là, ils ont été balancés dans la fosse de l’incinérateur à deux reprises, le 28 février et le 16 mai.
Le président du SMTD en charge de l'environnement à l'Agglo est particulièrement remonté. Au-delà des fautes incriminées, le fait d'apprendre ces incidents par le biais d'une lettre anonyme passe mal :
« En cas de faute grave, le contrat tombe par lui-même », précise-t-il, « et d'assurer que tous les tests médicaux réalisés seront à la charge de Novergie qui « doit assumer les conséquences financières de ses actes».
« Ces incidents ont été dissimulés à Béarn Environnement et au SMTD jusqu'à la lettre anonyme », fustige le président de Béarn Environnement. Le métier des déchets impose de la transparence ». Il évoque « une rupture du contrat de confiance », et précise : « Nous avons envoyé un courrier préalable à une rupture de contrat à Novergie ».
Le préfet confirme pour sa part que « des fautes graves ont été notifiées à l'exploitant », avec une attention particulière pour « la planification des opérations de dépollution ». Le dossier aurait été transmis par la préfecture au procureur de la République. L'Agglo et le SMTD se réservant le droit de porter plainte par la suite.
Pour mémoire,
A la mi-septembre, les 142 Agents ont été équipés de masques de protection sans qu'on leur donne la raison, relatent les agents. Ils ont reçu un courrier de l'Agglo les invitant à passer des examens médicaux incluant une prise de sang et des radios du poumon. De même que tout le personnel des entreprises ou personnes ayant eu accès au hall de réception de l'incinérateur. Le principe de précaution maximum est évoqué.
L'analyse de la qualité de l'air demandée par Béarn Environnement réalisée au mois de septembre, 6 mois après les faits ne suffit pas à les rassurer, même si elle ne révèle rien d'alarmant.
Du côté de la société exploitante, le Directeur délégué à l'incinération pour Novergie Sud-Ouest précise que le déversement des résidus de filtre dans la fosse n'a pas induit de nuisance environnementale. « S'il y avait eu un problème majeur, la Dreal (ndlr, Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) aurait fermé le site lors de sa visite le 9 septembre. Pourquoi dès ce moment, la direction locale n'a-t-elle pas signalé l'incident ? » « Cela fait partie des aléas d'exploitation d'une usine d'incinération ».
« C'est pour cela qu'il n'y a pas eu de communication au moment des faits ». « Aujourd'hui, on gère l'incident ». « Nous cherchons des solutions pour que cela ne se reproduise pas. On a fait faire des analyses. On va faire en sorte que le hall de réception soit nettoyé ».
« Novergie montre son expertise et son professionnalisme. Nous espérons que le SMTD et Béarn Environnement sauront le reconnaître ».
Si ces déclarations sont exactes, elles nous laissent pantois !
En tout cas, ce type de négligence ne plaide pas en faveur de l’incinération !
06/12/2010
Procès de la pollution de l’incinérateur de Gilly-sur-Isère à Albertville, un scandale pour les victimes : 200.000 euros d’amende sont requis contre l’exploitant (source AFP repris par JdL)
Nous ne pouvons commenter les décisions de justice, mais les citoyens que nous sommes ont parfois du mal à comprendre son fonctionnement.
« Un tel scandale ne peut aujourd'hui plus arriver », a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet ministre de l'écologie, à l'occasion de l'inauguration de Pollutec, le 30 novembre courant. La ministre fait allusion aux normes en matière de dioxine, qui ont été divisées par 10 entre 1995 et 2005, et de nouveau divisées par 10 en 2006, ainsi qu’aux contrôles, plus fréquents (au moins une fois par an).
De quoi s’agit-il ?
Le tribunal correctionnel d’Albertville en Savoie a débattu les 29 et 30 novembre de la responsabilité de Novergie, filiale de Suez-Environnement, exploitant de l’incinérateur de Gilly-sur-Isère pour le fonctionnement non conforme d’une installation classée.
Près de 200 riverains ont porté plainte en mars 2002 après le recensement de 80 cas de cancer à proximité de l’incinérateur. Dans le cadre du procès il est reproché à l’exploitant de l’incinérateur d’avoir pollué l’environnement pendant plusieurs mois au-delà des normes en vigueur. Le délibéré a été fixé au 23 mai prochain.
Pendant 15 ans, l'incinérateur de Gilly-sur-Isère (proche d’Albertville, Savoie) a incinéré 27.500 tonnes d’ordures ménagères produites chaque année par la population locale. Mais l'équipement qui n’était pas aux normes a pollué les environs à la dioxine*. En octobre 2001, l'incinérateur a fermé suite à des mesures de taux anormalement élevés de dioxine, dépassant parfois 750 fois la norme maximale autorisée.
Pour cause de contamination, 365 exploitations ont été interdites de vendre les produits de la fermes : près de 2.300 tonnes de produits laitiers sont détruits, et quelque 7.000 animaux (plus de 2.900 bovins, 3.800 ovins et caprins et une quarantaine d'équins) sont abattus.
En mars 2002, près de 200 riverains déposent plainte. Selon eux, les rejets nocifs ont provoqué une augmentation des cancers. Une information judiciaire pour « homicide involontaire et mise en danger de la vie d'autrui » est alors ouverte. Les expertises réalisées sur site n’ont pas réussi à démontrer le lien de causalité entre la pollution à la dioxine et les cancers et une autre étude a montré l'absence d'augmentation significative de cancers.
Les riverains ont été déboutés de leur constitution de parties civiles. Seuls 6 associations et syndicat les représenteront à l'audience.
Suite à cette affaire, et avec l'impulsion de l'Etat, 104 unités non conformes ont fermé leurs portes entre 1998 et 2002.
Selon le ministère de l’écologie, entre 1995 et 2006, les émissions de dioxine provenant des incinérateurs ont baissé de 94 %.
* Le terme de « dioxines » est un nom générique désignant deux grandes catégories de composés qui appartiennent à la famille des hydrocarbures aromatiques polycycliques chlorés (HAPC). Selon l’OMS « elles peuvent provoquer des problèmes de procréation, du développement, léser le système immunitaire, interférer avec le système hormonal et causer des cancers ».
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