Le poids des déchets électriques et électroniques, ou « e-déchets », a atteint un record dans le monde en 2014, à près de 42 millions de tonnes, contre 40 millions en 2013, indique un rapport de l’Université des Nations Unies (UNU) publié le 19 avril. Et les prévisions de ses auteurs annoncent une production de 50 millions de tonnes de DEEE en 2018. Un véritable filon pour la filière de traitement ! L’usine TRIADE de Saint-Barthélemy d’Anjou a un bel avenir devant elle.
Près de 60 % de ces produits étaient des équipements de cuisine, de salle de bain ou de buanderie. Quelque 7 % étaient des téléphones portables, des calculatrices, des ordinateurs portables ou encore des imprimantes. Pour le détail, on s’aperçoit qu’ils sont surtout constitués de petits équipements usagés (12,8 Mt d’aspirateurs, micro-ondes, grille-pain, rasoirs électriques, caméras vidéo), ainsi que de 11,8 Mt d’appareils plus grands (machines à laver, sèche-linge, lave-vaisselle, cuisinières, panneaux photovoltaïques) et 7 Mt d’équipements de chauffage et de réfrigération. Dans ces poubelles, on trouve aussi 6,3 Mt d’écrans, 3 Mt de petits appareils de télécommunications (téléphones portables, calculatrices, ordinateurs portables, imprimantes) et 1 Mt de lampes.
Etats-Unis et Chine en tête
Selon l'étude, la Norvège est le pays qui produit la plus grande quantité de ces e-déchets par habitant (28,4 kg), suivi de la Suisse (26,3 kg) et l'Islande (26,1 kg). La France arrive en 8e position, avec 22,2 kilos par habitant.
Si l’Europe est en tête en production par habitant (15,6 kg contre 3,7 kg/hab en Asie), en volume ce sont les Etats-Unis et la Chine qui dominent, totalisant à eux deux 32 % de la part mondiale de e-déchets, suivis par le Japon, l'Allemagne et l'Inde.
Une valeur de 48 milliards d'euros
Ces déchets avaient pour 2014 une valeur estimée à 48 milliards d'euros. Cette manne financière potentielle est liée à la présence de cuivre (10,6 Md€), d’or (10,4 Md€), de fer (9 Md€) mais aussi d’aluminium, d’argent, de palladium, et de plastiques. Pourtant seulement un sixième de ces déchets (15,5%) ont été correctement recyclés dans le cadre d’une filière nationale réglementée, souligne aussi l'étude. « Au niveau mondial, les e-déchets constituent une précieuse 'mine urbaine', un large réservoir potentiel de matériaux recyclables », souligne David Malone, sous-secrétaire général des Nations-Unies et recteur de l'UNU. Ils contenaient aussi 2,2 millions de tonnes de composants dangereux, comme le mercure, le cadmium ou le chrome, une « mine toxique qui doit être gérée avec une attention extrême » précise le même David Malone. Une prescription qui ne semble pas toujours correctement prise en compte par les industriels du retraitement.