Les déchets de médicaments et de soins
Les mesures de Prévention :
Les médicaments
De par leurs substances actives ils peuvent être toxiques pour l’homme et l’environnement. Ils font l’objet d’une filière d’élimination spécifique (Cyclamed). Qu’ils soient périmés ou non, ils peuvent être rapportés en pharmacie.
Les radiographies
Les médecins conseillent généralement de les conserver afin de procéder par la suite à des comparaisons qui seraient nécessaires. Mais il arrive toujours un moment où l’on souhaite s’en débarrasser. Considérées comme des déchets dangereux, elles ne peuvent pas être jetées dans la poubelle ordinaire. Il faut donc les apporter en déchèterie ou chez votre pharmacien qui les confiera à son tour à des associations comme « Pharmaciens Sans Frontières ». Ces dernières récupéreront l’argent contenu dans ces radios afin de dégager des fonds pour financer des projets à caractère humanitaire.
Les thermomètres à mercure
Aujourd’hui, leur vente est interdite en France. Mais de nombreux foyers en possèdent toujours. Ils sont dangereux lorsqu’ils libèrent le mercure qu’ils contiennent et ne peuvent donc pas être jetés dans la poubelle ordinaire. Il convient de les rapporter en déchèterie.
Les déchets de soins des particuliers (voir DASRI ci-après)
Ils sont produits par les personnes qui se soignent sans faire appel à un professionnel ou une structure de santé. Il s’agit par exemple de personnes diabétiques, porteuses de virus (hépatite, herpès, SIDA) ou atteintes de sclérose en plaques. Ce sont aussi des utilisateurs de traitements ponctuels tels que l’héparine (anti coagulant) ou encore les usagers de drogues.
Ces déchets sont de différentes natures :
.. Les déchets « mous », objets souillés par du sang tels que bandelettes, coton, etc. ;
.. Les déchets solides piquants ou coupants. Ils devraient bénéficier systématiquement d’un conditionnement spécifique des piquants-coupants (boîtes jaunes marquées).
Ces déchets ne doivent en aucun cas être évacués avec les ordures ménagères (triées ou pas). Ils peuvent être à l’origine d’accidents pour les utilisateurs ou leur proche entourage, pour les agents responsables de la collecte et du tri des ordures ménagères, voire des inconnus sur la voie publique.
Actuellement, faute de réglementation claire il est recommandé de ramener les déchets de soins (bien isolés) en déchetterie, mais de préférence après avoir consulté votre mairie ou votre pharmacien.
. Déchets non dangereux
Ceux qui n’ont pas été en contact avec les patients : emballages papiers ou plastiques, déchets métalliques ou du verre, détritus semblables aux déchets ménagers. Ces déchets sont triés, collectés puis traités selon les pratiques mises en place pour les ordures ménagères,
. Déchets dangereux
- De soins à risques infectieux (DASRI)
- Anatomiques
. Le traitement des déchets d'activités de soins (DAS)
Ces déchets sont généralement classés en :
- Pharmaceutiques,
- Chimiques (dont sous catégorie particulière, celle contenant des métaux lourds)
- Radiologiques (gaz et liquides contaminés par la radioactivité), ou
- Génotoxiques (dérivés oncologie-traitements cancéreux de types vomissements et selles)
Ces déchets sont issus des activités de diagnostic, de suivis et de traitements préventifs, curatifs ou palliatifs, dans les domaines de la médecine humaine et vétérinaire.
La manipulation et le traitement de déchets de soins à risques nécessitent des précautions pour éviter blessures et transmission de maladies.
En moyenne, un échantillon représentatif de déchets de soins contient :
- Déchets non infectieux : 80 %
- Déchets infectieux et pathologiques : 15 %
- Déchets perforants : 1 %
- Déchets chimiques ou pharmaceutiques : 3 %
- Flacons pressurisés, thermomètres cassés : moins de 1 %
La gestion des DAS :
Le personnel hospitalier et les sous-traitants doivent être informés des risques, et formés à l’application de bonnes pratiques concernant la manipulation de ces déchets afin d’éviter les accidents sanitaires.
Cette démarche implique une définition des responsabilités, l’allocation des ressources humaines et financières, et la gestion des stocks.
Ces déchets doivent être séparés dès leur production dans des sacs et conteneurs adéquats, et entreposés dans des locaux destinés à leur usage. Les délais de stockage, l’enlèvement, le pré-traitement, les conditions du transport et l’élimination sont réglementés.
Une discipline draconienne doit être exigée dans l’exécution de toutes les manipulations.
Producteurs et détenteurs de DAS et DASRI
Parmi les producteurs de DAS, on peut distinguer :
. Le secteur hospitalier et les cliniques, les banques de sang, les établissements de recherche et d'enseignement, l’industrie pharmaceutique, les professionnels de la thanatologie…
. Le secteur diffus : les médecins libéraux, les cabinets de soins de ville, les dentistes, les laboratoires d’analyses médicales, les vétérinaires, les patients à domicile, les malades en auto médication, …
De ce qui précède les déchets se présentent en différents lieux, en quantités variables dans:
- Les hôpitaux, et les établissements de tailles diverses géographiquement dispersés,
Ou en quantités diffuses pour :
- Les soins des ménages, et les personnes en automédication : diabétiques, insuffisants respiratoires, insuffisants rénaux, porteurs de virus (herpès, hépatite, sida...)
Etant donné qu’ils peuvent présenter des risques infectieux, chimiques et toxiques, ou radioactifs, des moyens doivent être mis en place pour protéger :
- Les patients hospitalisés,
- Le personnel de santé,
- Les agents chargés de l'élimination des déchets,
- L'environnement,
A tous les stades de production et d’élimination des DAS.
Composition des DASRI :
- Matériaux non perforants infectieux qui ont été en contact avec du sang ou ses composants :
. Les bandages, les compresses, les déchets venant de patients en isolement (y compris leurs résidus alimentaires), les flacons de vaccins utilisés ou périmés, les écouvillons, le linge de lit et les matériels contaminés par des agents pathogènes humains, ainsi que les excréments provenant des patients..
. Les déchets anatomiques humains.
- Objets perforants infectieux utilisés sur l’homme ou l’animal, tels les seringues,les aiguilles, les lames de bistouri, les dispositifs à perfusion, le verre cassé et tout objet susceptible de provoquer une perforation cutanée.
Ils « présentent un risque infectieux dès lors qu'ils contiennent des microorganismes viables ou leurs toxines, dont on sait ou dont on a de bonnes raisons de croire qu'en raison de leur nature, de leur quantité ou de leur métabolisme, ils peuvent causer la maladie chez l'homme ou chez d'autres organismes vivants ».
Des seringues contaminées peuvent être responsables de la transmission du virus de
l’Hépatite B (HBC), l’Hépatite C (HCV), et du Sida (VIH).
- Matériels ou produits laissés à l’abandon :
- Piquants ou coupants, qu’'ils aient été ou non en contact avec un produit biologique,
- Produits sanguins à usage thérapeutique incomplètement utilisés ou arrivés à péremption, Dans le cas où les différentes classes de déchets ne sont pas séparées, c’est l’ensemble des déchets d’activités de soins qui doit être considéré comme infectieux.
Le suivi du flux des déchets
- La production-réduction des déchets :
La réduction implique un examen des procédures d’achat afin de réduire leurs volumes, notamment celui des suremballages. Cela peut impliquer des modifications dans le choix des lots et les fréquences des commandes ; le contrôle des inventaires, mais aussi, un changement des comportements pour éviter le gaspillage.
- La gestion des stocks :
. Les commandes doivent être conformes aux besoins (s’applique en particulier aux produits instables)
. L’utilisation des produits les moins toxiques.
. La date limite de validité de tous les produits doit être vérifiée à la livraison.
▪ Les lots de produits les plus anciens doivent être utilisés d’abord.
▪ Le contenu des récipients doit être entièrement utilisé.
- La collecte des déchets d’activité de soins (DAS) :
Des conteneurs appropriés (hermétiques ou pas) de contenance suffisante doivent être utilisés. Les risques d’exposition des personnels soignants et des personnes chargées de l’évacuation des déchets, et de toute la communauté concernée doivent être examinés avec soin.
Les bonnes pratiques concernant l’isolement, et les transferts de matériels perforants doivent être mises en place. Les risques d’infraction aux règles sanitaires et leurs conséquences ne doivent pas être sous-estimés.
La borne de collecte sécurisée DEMETIS et la mini-borne (source internet)
Le tri des déchets
Il faut distinguer les catégories de déchets à trier.
Les déchets non dangereux (assimilés aux ménagers) peuvent être recyclés.
Les déchets organiques biodégradables et non infectieux (déchets alimentaires non contaminés) peuvent être compostés, puis éventuellement utilisés sur place. Ces démarches contribuent à réduire les déchets et le coût d’élimination.
Les DAS sont triés sur place au moment où ils sont produits.
Le chromo codage
Un système de codage au moyen de couleurs doit permettre de repérer les conteneurs dans lesquels les déchets doivent être entreposés une fois triés.
- Le traitement des flacons :
- Les actions pour réduire le gaspillage :
. Surveiller les dates limites d’utilisation des vaccins et autres produits pharmaceutiques.
. Envisager un retour des flacons au fabricant, ou les recycler.
. En fin de vie : les éliminer.
- Le recyclage :
. Etudier la possibilité d’un nettoiement à l’eau et avec une solution chlorée à 0,5 %, ou la stérilisation par ébullition ou par la vapeur, suivant l’installation disponible, et :
. Réutiliser les flacons vides et propres pour y mettre, par exemple, de la pommade ou du violet de gentiane, ou les vendre.
. Stériliser les flacons fermés avant de les introduire dans la filière municipale de gestion des déchets, et les mettre dans une fosse protégée, bouchés ou non. Les compacter si possible.
. Ni incinérer, ni brûler des flacons :
fermés, ils explosent, et ouverts, ils fondent et peuvent obstruer la grille de l’incinérateur.
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