LA REPUBLIQUE DES PYRENEES
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L'incinérateur de Lescar inquiète les éboueurs de l'agglo paloise
Deux incidents se sont produits à l'incinérateur de Lescar exploité par la société Novergie prestataire pour Béarn Environnement, délégataire du Syndicat Mixte de Traitement des Déchets (SMTD) pour la gestion du site de l’agglomération paloise.
C'est une lettre anonyme, accompagnée d'une vidéo, reçue fin août par Martine Lignières-Cassou et Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Ecologie, qui a donné l'alerte.
Des résidus brûlés ont été balancés dans la fosse de l’incinérateur en milieu confiné. Le produit ? Des Refiom : Des résidus de fumée qui bouchaient le filtre et qui contiennent des métaux lourds toxiques : plomb, mercure, arsenic, cuivre, zinc.... Ce type de bourrage est classique.
Selon les agents, les résidus sont d'habitude évacués par camions pour être enfouis sous du béton. Sauf que là, ils ont été balancés dans la fosse de l’incinérateur à deux reprises, le 28 février et le 16 mai.
Le président du SMTD en charge de l'environnement à l'Agglo est particulièrement remonté. Au delà des fautes incriminées, le fait d'apprendre ces incidents par le biais d'une lettre anonyme passe mal :
« En cas de faute grave, le contrat tombe par lui-même », précise-t-il, « et d'assurer que tous les tests médicaux réalisés seront à la charge de Novergie qui « doit assumer les conséquences financières de ses actes».
« Ces incidents ont été dissimulés à Béarn Environnement et au SMTD jusqu'à la lettre anonyme », fustige le président de Béarn Environnement. Le métier des déchets impose de la
transparence ». Il évoque « une rupture du contrat de confiance », et précise : « Nous avons envoyé un courrier préalable à une rupture de contrat à Novergie ».
Le préfet confirme pour sa part que « des fautes graves ont été notifiées à l'exploitant », avec une attention particulière pour « la planification des opérations de dépollution ». Le dossier aurait été transmis par la préfecture au procureur de la République. L'Agglo et le SMTD se réservant le droit de porter plainte par la suite.
Pour mémoire,
A la mi-septembre, les 142 Agents ont été équipés de masques de protection sans qu'on leur donne la raison, relatent les agents. Ils ont reçu un courrier de l'Agglo les invitant à passer des examens médicaux incluant une prise de sang et des radios du poumon. De même que tout le personnel des entreprises ou personnes ayant eu accès au hall de réception de l'incinérateur. Le principe de précaution maximum est évoqué.
L'analyse de la qualité de l'air demandée par Béarn Environnement réalisée au mois de septembre, 6 mois après les faits ne suffit pas à les rassurer, même si elle ne révèle rien d'alarmant.
Du côté de la société exploitante, le Directeur délégué à l'incinération pour Novergie Sud-Ouest précise que le déversement des résidus de filtre dans la fosse n'a pas induit de nuisance environnementale. « S'il y avait eu un problème majeur, la Dreal (ndlr, Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) aurait fermé le site lors de sa visite le 9 septembre. Pourquoi dès ce moment, la direction locale n'a-t-elle pas signalé l'incident ? » « Cela fait partie des aléas d'exploitation d'une usine d'incinération ».
« C'est pour cela qu'il n'y a pas eu de communication au moment des faits ». « Aujourd'hui, on gère l'incident ». « Nous cherchons des solutions pour que cela ne se reproduise pas. On a fait faire des analyses. On va faire en sorte que le hall de réception soit nettoyé ».
« Novergie montre son expertise et son professionnalisme. Nous espérons que le SMTD et Béarn Environnement sauront le reconnaître ».
Si ces déclarations sont exactes, elles nous laissent pantois !
En tout cas, ce type de négligence ne plaide pas en faveur de l’incinération !
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